A Monster Calls ****

Ou en français « Quelques minutes après minuit ». Film réalisé par Monsieur J.A. Bayona, soit le réalisateur espagnol qui m’a déjà touché avec L’Orphelinat (Del Toro étant le producteur, je n’étais pas super super objective, j’avoue).

Conor O’Malley vit seul avec sa mère mourante. Il doit faire face non seulement à la routine du quotidien mais également au harcèlement de ses camarades de classe.

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Toutes les nuits, le même cauchemar vient le hanter. Et à 12:07, le monstre l’appelle.

Le monstre est en fait le grand if qui surplombe une colline.

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Il détache ses immenses racines, déploie ses branches et vient imposer un défi à Conor.

Il va lui raconter 3 histoires, chacune à 12:07 (et pas forcément minuit comme voudrait nous le faire croire ce titre français à la con).

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Ensuite, ce sera au tour de Conor de raconter une histoire au monstre et de lui dire la vérité.

Car le monstre sait que Conor se cache derrière une barrière de mensonges.

SPOILERS ALERT SPOILERS ALERT SPOILERS ALERT SPOILERS ALERT

Prenez vos mouchoirs quand vous visionnez le film, car une tornade d’émotions va s’abattre sur vous !

En effet, notre jeune ado n’accepte pas que sa mère meurt. Au delà de ça, il a honte de ses pensées et de vouloir sortir de la solitude. Il a hâte que tout soit fini. Que sa mère décède et qu’il puisse enfin voir des gens, avoir des amis, et être confronté aux mêmes règles que les autres.

Et pour avoir osé penser et vouloir la mort de sa mère, il culpabilise et la colère l’envahit.

Colère envers sa mère, colère envers son père, colère envers les médecins, ses camarades de classe, sa grand-mère (Sigourney Weaver quand même), et surtout envers lui-même.

Plutôt que de laisser parler ses sentiments, Conor mure tout ça au fond de lui et ne dort plus, sujet à ses cauchemars.

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Alors le monstre intervient en lui racontant des histoires, les mêmes qu’il a probablement racontées à sa mère quand elle a dû perdre son père ?

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(Je le suppose sachant qu’elle s’est dessinée sur les épaules de l’if, ainsi que les autres éléments des contes).

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Trois histoires du Grut bavard qui ne sont pas là pour faire parler le passé, le futur et le présent, mais bien pour faire sortir les émotions de Conor.

« les histoires sont des bêtes sauvages, quand on les libère qui sait quels ravages elles peuvent causer. »

Il bouscule Conor en lui parlant d’abord du Prince qui ment pour accuser sa belle-mère de meurtre afin de récupérer le trône.
L’if veut lui montrer qu’il n’y a pas de bons et de méchants et que la vérité se cache ailleurs (lol).

Il lui parle ensuite de l’apothicaire qui ne veut pas soigner les filles du pasteur parce que celui-ci est prêt à sacrifier sa foi pour les sauver.

« La foi, c’est la moitié de la guérison. »

J’ai apprécié que la religion soit sous-entendue mais pas une solution. L’if parle d’avoir foi, foi en soi-même.

Quand l’if lui raconte comment il a saccagé l’église du pasteur pour avoir perdu la foi, il exhorte Conor à tout détruire parce qu’il avait probablement lui-même abandonné.

La dernière histoire passe plus inaperçue car elle n’est pas accompagnée des magnifiques animations en aquarelle. Pourtant, c’est sûrement une des plus importantes.

Conor ne doit pas être invisible. Il doit se montrer. Il doit agir.

« Ce que tu veux n’est pas important, c’est ce que tu fais qui compte. »

Bouge ton cul Conor. Dévoile ton cœur, va de l’avant !

Sa mère est de plus en plus malade. Même le traitement du dernier espoir à base d’if est un échec.

Le monstre a menti. Il ne peut pas guérir sa mère.

Alors Conor vient porter une réclamation.

Et l’if réclame sa 4ème histoire.

Conor doit enfin dire qu’il a souhaité que sa mère meurt.

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Chaud quand même pour un gamin d’avouer ça. Et pourtant tellement réaliste. Bien sûr, maintenant il faut qu’il accepte ce que nous avons déjà tous accepté : il n’a pas voulu sa mort pour de vrai. Il voulait juste qu’elle ne parte pas, qu’elle ne l’abandonne pas.

Sa mère s’éteint à 12:07 en regardant l’if aux côtés de Conor dans ce moment douloureux.

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Franchement, ce film est superbe. Le mélange du réel et du fantastique, du film et des dessins est une réussite.

Le thème abordé est loin d’être évident et rarement mis en avant dans un film : un enfant confronté à la maladie de sa mère. Le sujet peut faire peur, mais Bayona jongle avec les émotions avec brio.

Je n’avais pas fait le rapprochement avec L’Orphelinat avant de commencer l’article, mais une fois lue la filmographie, c’est tellement évident.

Bien sûr, Bayona n’est pas le seul à avoir permis à cette merveille de voir le jour. Il faut aussi reconnaitre un grand talent à l’écrivain et scénariste Patrick Ness qui a écrit le roman dont est tiré le film.

Chapeau les artistes !

4/5

4 réflexions sur “A Monster Calls ****

  1. J’ai été voir ce film qui malheureusement n’est resté qu’une semaine à l’affiche par chez moi ! Et c’est ofrt dommage car il aurait mérité d’être vu par plus de monde tant il est beau. On était deux dans la salle et autant le dire on a versé des larmes à n’en plus finir, touchées par la beauté et la tristesse qui émane de ce film.
    http://letrangelibrarium.blogspot.fr/2017/01/quelques-minutes-apres-minuit-de-juan.html
    J’ai acheté le livre il faut que je trouve un peu de temps pour me plonger dedans !

    Aimé par 1 personne

    1. Je lirais bien le livre aussi mais c’est vrai qu’en ce moment j’ai un peu de mal à ne pas m’endormir au bout de 10 pages tellement je suis crevée. Et la pile de bouquins s’agrandit 😀

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